samedi 15 décembre 2012

Tuerie de Newtown: le baromètre idéal des politiques

C'est désormais devenu un classique: chaque nouvelle tuerie par arme à feu - ce mode opératoire est important - , surtout quand il concerne des enfants et qu'il se déroule dans un pays assez évolué pour bénéficier d'une couverture rédactionnelle évoluée, donne lieu aux mêmes discussions stéréotypées:

- il y a trop d'armes à feu en libre-circulation aux États-Unis;
- le tueur jouait beaucoup trop aux jeux vidéos violents;
- les services secrets ou/et sociaux qui avaient repéré un comportement suspect n'ont rien dit OU qui auraient dû repérer un comportement suspect n'ont rien vu.

Et une fois que le soufflé de l'émotion sera retombé parce que les médias ont baissé la température du four dans lequel ils font cuire le fait divers, la vie reprendra son cours normalement ou presque, seule une commémoration annuelle collective venant donner une bonne conscience collective à des sociétés qui ont toutes les peines du monde à agir en raison de facteurs multiples, économiques, culturels, historiques ou sociétaux.

Parce que le réalité de ces "mass murders", c'est qu'ils sont la production de nos sociétés.

Regardez par exemple cette timeline simple mais efficace du Washington Post, qui liste les tueries "modernes" du même type. Elle rappelle cette première tuerie, en 1984, au MacDo d'Ysidro, à la frontière mexicaine, où un ancien du Vietnam, père de famille, avait tué 21 personnes et tiré près de 2.200 cartouches avant d'être mis hors d'état de nuire. Ou deux ans plus tard, celle de Pat Sherrill à Okla, ce facteur de 44 ans qui allait être licencié. La faute des jeux vidéos?

Alors aujourd'hui, au lieu de donner dans l'hystérie collective contre les jeux vidéos, la prolifération des armes ou je ne sais quel autre facteur, je préfère me souvenir de ce dossier du Time, publié à l'occasion de la tuerie de Virginia Tech, il y a cinq ans. Que dit-il, en substance? Que ces tueurs, hors troubles psychologiques graves, ont:
- un problème narcissique;
- une rage ou un sentiment d'humiliation;
- un isolement social.

Pourquoi faire ce billet?

E si on utilisait ce fait divers comme baromètre de nos hommes politiques? Comment faire? Posons-nous trois questions.

1. Qui envisage cette problématique à l'aune de facteurs multiples?

2. Que propose-t'il concrètement?

3. Est-ce applicable ou transposable à l'échelle locale de votre, notre, nos sociétés?

Essayez, vous verrez facilement qui il nous reste.. S'il vous en reste un à vous, n'hésitez pas à me le dire, il est précieux.


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