mercredi 13 février 2013

Finances de l'UE: on se console comme on peut

Et si les coupes sombres opérées par la volonté des plus orthodoxes du budget pluriannuel européen avaient un effet bénéfique sur les politiques menées en Europe? Ou comment essayer de voir les choses plus positivement.

Le greening - le verdissement en bon françoye - de la politique agricole commune a été enterré presque depuis le début des négociations sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020. Mais la transition énergétique revient sur le tapis comme une manière d'économiser de l'argent en en dépensant un peu.

Comme dans cette analyse d'Eurostat, que je vous livre ici en anglais, qui indique que la crise économique aura eu au moins un effet bénéfique, probablement très provisoire: faire chuter la consommation d'énergie de 6% entre 2008 et 2011, les élèves méritants de l'UE étant... Ah non, il convient de ne pas dire qui sont qui ont vu leur consommation baisser parce que la crise y joue un rôle trop important qui ne les place pas dans une position particulièrement méritante.

A l'inverse, et c'est là que c'est intéressant, l'Allemagne ne connaît quasiment pas la crise. Et se retrouve du coup lanterne rouge en terme de gourmandise énergétique: 316,3 millions de tonnes équivalent pétrole, un chiffre pourtant en baisse de 7,7%. Près des deux tiers de sa consommation (61,1%) viennent de l'étranger, soit plus que la moyenne européenne (53,8%) tandis que la France, championne incontestée du nucléaire est... juste en dessous (48,9%).

Qu'est-ce que cela signifie? Que pour libérer des marges de manoeuvres budgétaires, il va falloir consommer moins d'énergie... Ou de l'énergie renouvelable!

Seulement les Allemands, souvent désignés comme les chantres du panneau solaire, paient deux fois plus cher que leurs voisins français leur énergie... Et ont tardé à mettre en oeuvre cette transition énergétique, sorte de pompon ressorti à chaque campagne pour que les écologistes soient assez puissants pour priver les sociaux-démocrates de pouvoir...

Il y a une semaine, relève Fondapol, un think tank de droite, sans que l'on en entende beaucoup parler, le 7 février, Delphine Batho, ministre de l’Écologie, et son homologue allemand Peter Altmaier, ont annoncé la création de l’Office Franco-Allemand pour les Énergies renouvelables, censé jouer un rôle majeur en matière de coopération énergétique.

Une bonne nouvelle pour l'Europe, sous-entend la Fondation Robert Schuman dans son rapport publié dans Les Echos, un très élong... mais très long... mais très bon article.

Une transition qui a un double prix pour l'Allemagne: baisser sa consommation de 10% d'ici 2020 et 2 milliards d'euros par an jusqu'en 2022, selon Euractiv  autre bon connaisseur du sujet.

De quoi imaginer que même moribonde, l'Europe a encore une locomotive et des idées. On se console comme on peut...

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