mardi 2 avril 2013

Allemagne cherche immigrés pour emplois vacants

L'Allemagne va bien, merci pour elle! Sérieusement, on peut discuter sans fin d'une situation en trompe l'oeil où la précarité dispute à l'échec du "Multi-Kulti", vous savez, ce modèle d'intègration qui donne régulièrement bonne conscience à tous ceux qui crient à l'échec de l'immigration, genre Front national, même relooké poli en façade sous Marine Le Pen...

L'Allemagne, donc, compte 444.000 postes vacants en même temps que 3,1 millions de chômeurs et malgré un recours important à l'immigration pour faire face au vieillissement de sa population et à la chute dramatique de la natalité. Elle va perdre d'ici 2025 quelques 6,5 millions d'actifs qu'elle cherche déjà à tenter de compenser depuis des années. Au menu: 200.000 immigrés par an.

Mais les chiffres ne sont pas forcément une science exacte. Ainsi, 389.000 personnes sont arrivés en Allemagne pour travailler l'an dernier et le record sera atteint en 2014 avec plus 506.000 immigrés "nets" - ça veut juste dire le solde entre les arrivées et les départs, les retraites...! - indique un rapport du Kiel Institute for Global Economy, un think tank allemand pour l'innovation, déja cité en décembre dernier par nos confrères du Figaro.fr.

Au point de faire sauter le verrou du "non aux Roumains et aux Bulgares" - ces Européens de deuxième zone, je dis cela à dessein devant des ministres qui repoussent autant qu'ils le peuvent l'arrivée "normale" de ces deux ETATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉNNE... De 100.000 à 180.000 ressortissants de ces deux pays pourraient faire partie des futurs travailleurs allemands.

L'Allemagne cherche surtout des personnels qualifiés, des ingénieurs, des médecins, des mécaniciens... C'est le patron de l'agence pour l'emploi qui le dit. Un effet d'aspiration, de pillage disait-on quand nous embauchions les médecins dont l'Afrique aurait parfois tant besoin... qui obligera l'Allemagne à TROUVER de nouvelles pistes pour l'intégration. Mais elle n'a pas attendu pour se remettre en question. Les lois de 2000 sur la question ont d'abord placé la langue allemande au coeur des priorités de base.
« La société multiculturelle est un échec», déclarait la chancelière allemande Angela Merkel en 2010.
La petite (?) différence vient de la population à laquelle on compte cette fois faire appel. Fini la Turquie dont les ressortissants comptent quasiment pour un quart des étrangers en Allemagne, loin devant les Polonais et les Italiens, l'Allemagne espère qu'Espagnols et Portugais, Italiens et Grecs apprendront la langue de Goethe pour leur offrir un autre avenir que celui de leur pays en grande difficulté. Et se prépare à les accueillir pour ne pas les voir "assis sur les valises de leurs parents", prêts à repartir, comme c'est de plus en plus le cas pour les Turcs. Lisez d'ailleurs cette très intéressante étude de l'IFRI sur le sujet.

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