mardi 9 avril 2013

Le "tapis!" de François Hollande

Vous jouez au poker? Moi, je ne suis pas Patrick Bruel mais j'ai assez donné des nuits enfumées et sinistres pour voir dans ce projet de loi de moralisation de la vie publique comme la dernière chance d'un joueur de poker en perdition de se refaire une santé.

Il a joué tous les coups sans réussite, le président français. La croissance, morte. Sa femme au front dans les médias, inutile. L'intervention télévisée, inutile. Le ministre viré, version allégée d'un remaniement plus large, ridicule. La vidéo indignation sur le perron de l'Elysee, façon Stéphane Hessel, sans résultat...

Alors, comme un joueur de poker qu'il a toujours été, bien meilleur dos au mur en version stratège qu'en leader charismatique, François Hollande va mettre tous les jetons qui lui restent pour réussir un "coup".

1. Répondre aux attentes des Français et casser cette courbe qui l'emmène vers les abysses du sondage.

2. Réussir là où tout le monde a toujours échoué parce que les abus profitent à tous les camps politiques

3. Aspirer l'idéologie de trois courants d'un seul coup! Exit François Bayrou, son devoir de vérité, sa moralité! Exit Marine Le Pen et sa dissolution! Exit Jean-Luc Mélenchon, l'homme qui exige du respect mais n'en témoigne aucun ni pour les hommes ni pour les lois et qui verra sa marche "blanche" privée de fondement.

Un beau coup à jouer dont on pourra mesurer l'audace dans ce qu'en diront ceux qui réclament justement cette moralisation, qu'ils soient précurseurs ou suiveurs, sincères ou seulement opportunistes. C'est le principal message que j'ai retiré de l'intervention de François Fillon, lundi soir, dans le 20 heures de David Pujadas. Oublions un instant ce soi-disant déballage patrimonial pour se souvenir qu'il a laissé entendre qu'il n'avait pas à apporter son soutien à ce projet le jugeant superflu.

Hollande ne part pas de zéro. Il avait la base dans sa campagne pour l'élection présidentielle, il a le travail de sa commission Jospin-Bachelot, il aura l'argumentaire complet de ses trois adversaires les plus virulents à la dernière présidentielle... Reste à savoir vraiment jusqu'où il va aller, où il va placer le curseur pour rafler la mise. Il est à la fois obligé d'aller loin et d'être parfaitement compréhensible du plus grand nombre de ses électeurs. Et il DOIT le faire en étant conscient qu'il ne récupérera des jetons qu'à la hauteur de sa mise...

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