vendredi 31 mai 2013

Autoentrepreneurs VS chômeurs: quand deux chiffres se croisent en France

1.200 par jour contre 40.000 par mois.

Mais de quoi parle-t-il? "Il" vient de croiser le chiffre du nombre de créations d'autoentreprises en France et du nombre de chômeurs. Il y a évidemment une différence fondamentale entre les deux, mais les deux chiffres sont presque identiques.

Il y a chaque mois en France, 36.000 nouveaux autoentrepreneurs et 40.000 chômeurs.

Ajoutez une pincée de désaffection des industriels "à la papa" et vous comprendrez aisément l'intérêt que peut avoir à moyen ou long terme ce dispositif qui permet à tout un chacun ou presque de prendre son destin en mains à partir d'une idée ou d'une passion.

La solution à la crise ne viendra pas des grands groupes engagés dans une mondialisation qui voit arriver régulièrement de nouveaux acteurs qui cassent les prix et les modèles précédents. Il faudra compter au minimum sur les PME-PMI puisqu'il n'est plus question non plus de recruter à tours de bras des fonctionnaires.

En l'état actuel des choses, TOUS ces autoentrepreneurs ne parviendront pas à pérenniser leur entreprise au point de pouvoir en vivre en harmonie avec ce qu'ils en espèrent. Mais face à des structures étatiques qui n'ont pas d'alternative autre que de recourir davantage aux aides européennes pour tenter d'enrayer la crise, pourquoi il ne serait plus judicieux d'aider ces autoentrepreneurs à développer leur activité que de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues? Parce qu'une partie d'entre eux ne cachent en réalité que des pressions d'employeurs qui cherchent ainsi à réduire à la fois leurs charges et le coût du travail.

Le scénario classique raconte désormais l'histoire de ce petit patron qui fait miroiter à un ou plusieurs salariés de meilleurs salaires ou plus de travail contre le recours à ce statut en leur expliquant que ses charges seraient moindres, ce qui libèrerait de l'argent pour mieux les rémunérer. En réalité, bien souvent, cela ne fait que davantage exposer le salarié aux humeurs et à la situation de l'entreprise pour laquelle il preste. Ce qui explique que l'Etat tente aujourd'hui de trouver un moyen de garder le contrôle sur ces nouvelles pratiques.

Même les services de l'Etat ne sont pas d'accord entre eux, ce qui complique encore la situation. Il va y avoir à cet endroit précis de l'économie française un arbitrage à rendre qui va avoir plus de conséquence sur l'avenir de l'emploi dans l'Hexagone que nombre des mesures que l'on nous annonce à longueur de journée comme étant neuves et qui ne sont bien souvent que des "améliorations" de pistes qui existent à l'échelle européenne...

D'autant que la ministre de l'Artisanat, Sylvie Pinel, déjà interpellée sur le sujet, est obligée de ne pas oublier que le gouvernement attend des résultats des mesures qu'il a prises: le fameux contrat de génération et son plan en faveur de l'apprentissage qui va dans le même sens que le plan qui se développe sous l'égide de l'UE mais est exclusivement "vendu" comme un plan franco-allemand contre le chômage des jeunes...

Face aux "poussins", le gouvernement a finalement décidé de limiter sa "réforme" de ce statut au seul secteur du bâtiment, à peu près un septième des auto-entrepreneurs selon la nomenclature de l'Etat.

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