mardi 20 août 2013

Crise de l'oeuf: j'ai failli me faire une omelette

Les trois oeufs étaient posés sur le plan de travail, la radio allumée. J'ai renoncé après le sujet sur la crise de l'oeuf.

La faute à qui? A vous, les défenseurs des animaux! Si! C'est VOUS qui avez contraint l'Union européenne à améliorer le bien-être de nos poules: 750 cm2 chacune, soit 200 de plus qu'avant!

Et alors? Les poulaillers ont dû être revus de fond en comble pour que la poule qui fait l'oeuf puisse mieux vivre la séparation... Du coup, dans certains pays, où l'on a traîné, où la vie est plus difficile, où on n'y croyait pas vraiment, les poulaillers ne produisent plus d'oeufs. Une interruption momentanée, évidemment.

Mais comme la production ne répond pas à la demande, le prix augmente. Et comme le prix augmente, la consommation baisse. On est là: une baisse de la consommation. Et des centaines de milliers d'oeufs qui restent sur les bras de ceux qui ont investi pour se mettre à niveau. Surtout que comme les supermarchés se retrouvent avec des invendus, ils cassent les prix qu'ils donnent aux agriculteurs... Moins cher que le coût de production...

Approchez-vous: il y a quand même un problème dont on ne nous parle pas! Certes, cette situation est née de l'entrée en vigueur de la règlementation européenne au 1er janvier 2012. Pourquoi on n'en parle beaucoup aujourd'hui? Parce qu'en plein milieu de l'été, la destruction d'oeufs (100.000 dans l'Ouest pour 5.000 donnés aux Restos du coeur...) a fait le buzz médiatique.

Le problème est sur le tapis depuis un an et demi (deux exemples, et )... Sans que cela n'ait suscité la moindre avancée, le ministre actuel se réfugiant derrière l'impossibilité d'agir sur le marché pour nommer un nouvel organe de réflexion... Il n'aurait pas fallu que Le Foll s'affole... Mais le texte européen a été adopté en 2004! 2004! Neuf ans!

Quelque part, je me disais: on en fait pas d'omelette sans casser des oeufs... Mais je suis allé chercher les statistiques sur le prix des oeufs. Finalement retrouvés dans une sous-section d'un site collaboratif européen - abrité par l'Union européenne, je précise, pour dire que ces chiffres sont fiables. Que disent-ils?

Février 2012:       153,63 euros les 100 kg, moyenne UE
Décembre 2012:  144,29

Et en France? -27,5% sur un an. Record d'Europe. L'écart est même le plus important avec la Grèce, qui a vu le prix de ses oeufs augmenter dans le même temps de 21%!

Comme d'habitude avec les produits agricoles, merci la grande distribution, qui, elle, n'a pas à encaisser les changements de législation européenne et regarde les prix du marché pour fixer les siens, plongeant comme d'habitude des producteurs qui étaient hier tout heureux d'écouler leur production, dans une situation inextricable.

Allez, on parie que dans quelques jours, on réunira la grande distribution qui promettra d'aiguiser ses dents?

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