Entre la rocambolesque élection du président de l'UMP, en France, et la perspective d'un Conseil européen difficile autour du cadre financier pluriannuel (2014-2020), on n'a pas fait grand cas, hier, de la résolution adoptée hier à Strasbourg par la plénière du Parlement européen autour des futures élections européennes. Pourtant, elle contient en germe quelques changements notables.
1. L'élection n'aura plus lieu en juin mais en mai 2014. Soit les 15-18 mai, soit les 22-25 mai. Pour laisser du temps au Parlement européen de préparer l'élection du président de la Commission européenne et la validation du collège des commissaires, dans son ensemble.
2. Chaque Etat membre sera invité à désigner UN candidat ET UNE candidate, signe que pour la première fois de l'histoire, l'égalité des genres sera primordial. Difficile de faire autrement lorsqu'on se prépare à mettre en place des quotas dans les conseils d'administration que de donner l'exemple.
3. Enfin, et c'est pour l'instant le changement le plus intéressant: finies les campagnes anonymes et inintéressantes pour le commun des mortels, chaque "famille" politique est invité à désigner son candidat à la présidence largement en amont de la campagne pour les élections européennes. Ce qui lui laissera le temps d'aller se confronter aux peuples de l'Union européenne. Un dispositif qui a été imaginé pour renouer le lien entre cette élection, boudée par un électeur sur deux, et les citoyens européens.
Il y a un moment que ce genre de proposition est dans les tuyaux européens. L'actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en avait lui-même assuré le service AVANT-vente, en septembre, lors de son discours sur l'état de l'Union.
Dans une proposition, la Commission avait précisé un peu ce concept de "famille politique" assez obscur dans la configuration des partis politiques européens.
Certains ont déjà commencé à se préoccuper de savoir qui pourrait remplacer Barroso en 2014. Comme les libéraux, réunis du 8 au 10 novembre à Dublin. Et alors que tout le monde voit gros comme une maison la candidature de Guy Verhofstadt, euractiv fait une autre analyse, très intéressante. Pour le site d'informations européennes, le Belge n'a aucune chance parce que les libéraux savent que le mandat du Danois Anders Fogh Rasmussen comme secrétaire général de l'OTAN prendra fin en 2014 et qu'il lorgne sur une des deux fonctions créées par Lisbonne: président du Conseil de l'UE (Van Rompuy) et Haut représentant pour la politique extérieure (Ashton), également vice-président de la Commission européenne. A défaut de la première, il aimerait la seconde et les Libéraux pourraient difficilement demander plus.
Quant à celle à qui l'on prête également ce genre d'ambition, la Luxembourgeoise Viviane Reding, elle a, elle aussi en septembre, annoncé préférer rempiler pour un mandat de vice-présidente auprès de M. Barroso qu'au poste même du Portugais. Elle affirmait même considérer qu'un troisième mandat de celui-ci serait dans une logique de poursuite de la politique engagée.
Anders Fogh Rasmussen
Source : http://www.euractiv.fr/autres/guy-verhofstadt-hors-course-pour-succeder-a-barroso-17155.html
Copyright © EurActiv.fr
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Le Traité de Lisbonne prévoyait dans son article 17 qu'à partir du 1er novembre 2014, le nombre de membres serait limité aux deux tiers du nombre d’États membres, soit 18, sauf si le Conseil européen, statuant à l'unanimité, décide de changer ce nombre. Or avec le « non » irlandais lors du premier referendum visant à ratifier le Traité de Lisbonne, le Conseil européen a reculé sur ce sujet. Il a promis dans ses conclusions de la réunion de juin 2009, que l'on reviendrait au système d'un commissaire par État membre, à la condition que l'Irlande ratifie le traité, ce qui s'est passé: il est donc probable que le Conseil européen reviendra sur les dispositions concernant le nombre de commissaires. Un autre sujet sur lequel il faudra se pencher...
Pour Transparency International, la perspective des élections de 2014 pose un autre problème: celui de la transparence financière des futurs candidats à la présidence de la Commission européenne.
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