jeudi 17 janvier 2013

Gaz de schiste: une révolution géopolitique en gestation

Les Etats-Unis seront-ils véritablement maîtres de la géopolitique de demain grâce au gaz de schiste? C'est ce que laisse entrevoir en filigrane Hugues Poissonnier, professeur associé à l'Ecole de management de Grenoble dans une analyse au monde.fr.

Une des premières fois que l'on aborde la problématique du gaz de schiste sous un autre angle que celui de la technologie et de la sécurité de son extraction ou des sous-sols après son extraction. D'accord avec lui, aujourd'hui, les Etats-Unis produisent et consomment plus de 20% du gaz de schiste (production 20,6 tetramillions de cubes sur 106,5 et consommation 22,8 sur 106,7). D'accord encore, la Chine est celle qui a le plus à attendre de son sous-sol (1275 tm3 sur 6.609 au total), soit 50% de plus que les Américains, selon les derniers chiffres certifiés, ceux de l'Agence internationale de l'Energie.

Mais il y a peut-être une autre lecture à faire de ces mêmes chiffres. Pour que l'exploitation du gaz de schiste devienne plus "industrielle", il va falloir que la ressource représente une part importante - plus importante - dans le mix-énergétique. Le développement des technologies et le cadre règlementaire, qui précèderont forcément le commerce de cette énergie sont forcément conduits par l'appât du gain pour les exploitants mais aussi et surtout pour les politiques qui prennent les décisions.

Alors, j'ai probablement pris la même grille que M. Poissonnier, mais revisitée selon une autre lecture. J'ai calculé combien d'année de consommation 2009 représentaient les réserves prouvées par pays et combien d'années de consommation 2009 représentaient les réserves estimées. Enfin, j'ai divisé le second chiffre par le premier pour montrer à quel point un pays soucieux de son indépendance ou de l'amélioration de celle-ci avait intérêt à agir.

Ce mode de calcul que je concède volontiers peu académique - mais au moment où on ne s'accorde guère en Europe sur l'intérêt ou pas d'accélérer le recours au gaz de schiste, il n'est pas plus farfelu qu'un autre - fait apparaître deux blocs d'acteurs qui ont intérêt à faire progresser le schmilblick:
- Maroc, Tunisie, Libye d'un côté, sans oublier l'Algérie;
- Argentine, Chili, Mexique, voire Bolivie de l'autre.

La Pologne reste en embuscade (il faut d'ailleurs lire ce document stratégique polonais) et la Suède doit absolument s'engager dans cette voie, la Chine et les Etats-Unis ont beaucoup de ressources et le coefficient les sert moins.

Et derrière ces futurs cadors de cette nouvelle énergie, un autre pays. 180 tetramillions de mètres cubes de ressources, à peine sept de moins que la Pologne. Oui, la France.

La Chine, qui a elle aussi investi l'Afrique, pour s'accaparer la très grande majorité des terres rares, serait en train de réfléchir à s'installer aux Etats-Unis pour exploiter le gaz de schiste.

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