mercredi 6 février 2013

UE: la PAC, grande perdante des discussions

Au rendez-vous des grandes ambitions, presque lyriquement déclinées par les uns et les autres, l'Union européenne s'est une nouvelle fois faite porter pâle. Le cadre financier pluriannuel - sept ans de programmation que même l'Union soviétique ne connaissait pas, a affirmé mercredi à Strasbourg le patron des libéraux-démocrates au Parlement européen, Guy Verhofstadt - finira par etre adopté malgré l'extrême tension annoncée, comme à chaque sommet de ce type en Europe, on se demande bien pourquoi si ce n'est pour vendre du papier.

L'Allemagne aura réussi à imposer sa ligne de stricte limitation du budget européen. Un projet auquel quatre autres Etats membres se sont ralliés depuis décembre 2010 (France, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Finlande) qui représentent plus de 55% des contributeurs nets au budget.

On le sait, la Grande-Bretagne veut comme toujours limiter au maximum sa contribution, quitte à menacer publiquement d'organiser un référendum pour sortir de l'Union européenne dont elle serait la première perdante en terme, par exemple, d'échanges commerciaux...

Mais que cherche la France, c'est une des principales questions que relèvent tous les observateurs. Sous Sarkozy, le gouvernement avait deux objectifs clairement affichés: limiter le budget ET conserver la PAC, la politique agricole commune, à l'euro près. Un poste budgétaire extrêmement glouton des ressources européennes et qui fait que finalement, l'Europe coûte 300 euros par an à chaque habitant.

Le cadre financier en voie de finalisation est surtout marqué par... l'inertie, comme on peut le lire dans les explications de la Fondation Robert Schuman: pour ne pas risque d'y perdre au final, tout le monde s'accomode très bien d'un statu quo autour de la PAC et des fonds de cohésion. Seulement, il n'aura échappé à personne que la proposition qui servira de base n'a pas été indexé sur l'inflation. Autrement dit, en valeur nette, la part consacrée à la PAC diminue. Et ce principe devenant ainsi entériné, la part de la PAC diminuera année après année pour n'atteindre que un tiers du budget européen en 2020.

Pour le reste, c'est le silence radio...

Même le soi-disant pacte de croissance de 120 milliards, sorte de raclement de fonds de tiroirs, ne fait plus de bruit. Il sera oublié, prédit même Mario Monti cité par Euractiv.fr.

L'exercice sera encore plus délicat que Mme Merkel ne peut absolument pas lâcher prise: elle a des élections législatives à gagner et tout aveu de faiblesse lui serait fatal. C'est en substance ce qu'elle a rappelé dans son dernier podcast: "L'Allemagne a ses propres intérêts à défendre". Après avoir reçu le chef du gouvernement espagnol lundi, elle est à Paris mercredi soir pour assister au match amical France-Allemagne et discuter avec François Hollande...

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