vendredi 15 mars 2013

Syrie: Hollande, va-t-en-guerre irresponsable


Le chantage français sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne, initiative du président français, François Hollande, aurait provoqué un tollé sous Nicolas Sarkozy: il aurait été directement accusé de favoriser le juteux commerce de ses amis vendeurs d'armes, 3% du PIB français...

Mais là, annoncer que si l'UE ne lève pas l'embargo sur les ventes d'armes, pris pour ralentir le soutien russe, principal fournisseur de l'armée d'Assad, la France n'en tiendra plus compte, est irresponsable.

D'abord parce que l'opposition est un conglomérat multiple de gens et de courants aux vertus plus ou moins démocratiques... Livrer des armes, soi-disant traçables, à des djihadistes serait pour le moins cocasse d'un président qui s'est déjà engagé seul au Mali... contre des "pseudo-Djihadistes"... On retrouve là le vieux credo du droit d'ingérence du docteur Kouchner...

Sans compter que le président Assad s'en retrouverait aussitôt conforté dans ses théories du complot qu'il invoque à chaque occasion depuis deux ans pour justifier les frappes meurtrières de ses avions...

Ensuite, parce l'embargo européen n'aurait alors plus aucune valeur ni en Europe, ni ailleurs... Imaginez les ministres européens des Affaires étrangères demander aux Russes ou aux Chinois de ne rien fournir aux Iraniens alors que la France s'affranchit de ses obligations internationales...

Enfin parce que plus que le seul embargo, c'est le principe même de la construction européenne que M. Hollande remet en cause après avoir déjà prié l'UE de s'assoir sur le respect des engagements budgétaires...

Non, la solution DOIT passer par l'ONU, être poussée par tous les partenaires. Le multilatéralisme doit être revisité au regard de la nouvelle distribution des cartes et des nouvelles puissances. Et pas revenir à des États recroquevillés sur eux-mêmes...

Le point sur qui donne quelles armes aux Syriens est là.

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