Et si on abandonnait un instant le fond de la polémique du mariage pour tous? La décision d'avancer le calendrier du second vote à l'Assemblée nationale est une extrêmement bonne nouvelle: le gouvernement, mais plus largement la majorité, est donc parfaitement capable d'ACCELERER! Ce n'était pas si évident avant hier soir puisque qu'avant même son élection, François Hollande avait fixé ses priorités et aurait parfaitement pu profiter de ses cent premiers jours pour lancer ses projets de loi.
Souviens toi, l'été dernier, il ne s'est finalement rien passé au point que le président et son Premier ministre doivent rappeler à chaque sortie que leur priorité est la lutte contre le chômage galopant...
Quand il veut, donc, le gouvernement peut aller plus vite! Il a pour cela considéré que le texte de loi sur le mariage pour tous avait été assez peu modifié par le Sénat et qu'il n'était nul besoin de passer encore des heures à discuter les mêmes choses... C'est d'ailleurs assez étonnant d'entendre les leaders de l'UMP annoncer qu'ils déposeront des milliers d'amendements pour ralentir l'adoption de ce texte qui ne leur convient pas.
Étonnant parce qu'ils ont eu largement le temps de dire tout le mal qu'ils en pensent, de décliner un argumentaire qui tourne en boucle depuis des semaines autour des mêmes arguments. Que chaque camp, puisque la France est une nouvelle fois coupée en deux, se mobilise pour défendre ses idées, est une assez bonne nouvelle en temps de doute sur la vitalité de la démocratie mais le politique, le dirigeant politique français, doit faire avancer sa vision de l'avenir du pays, oser déplaire pour réformer. Et pas seulement sur cette épineuse question de société.
Étonnant aussi que le camp le plus conservateur crie au coup d'Etat alors qu'il ne s'agit qu'une stricte application des possibilités dans le processus législatif. Le même camp qui appelait la semaine dernière à appliquer strictement les lois de la République dans l'affaire Cahuzac.
Ce matin, à l'heure où Jean-Marc Ayrault doit parler devant le Conseil national du PS, gageons que ce sera un précédent...
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