Les puces démangent l'Europe

C'est peut-être un enjeu majeur pour l'Union européenne au moment où les industries traditionnelles - celles qui ont fait la fortune de la Vieille Europe - quittent le continent pour aller chercher des ressources humaines moins chères, la commissaire européenne Nelly Kroes a présenté jeudi sa nouvelle stratégie sur les nanotechnologies. Evidemment, dit comme cela, ce n'est pas très "sexy".

We need investments that match the size of the challenge says @neeliekroeseu at launch of EU #electronics strategy @khalilrouhana
— Components_EU (@Components_EU) 23 mai 2013

L'Union européenne est prête à mettre (et là il regarde le document avec précision pour s'apercevoir que l'UE ne s'engage pas de manière précise) de l'argent pour développer une stratégie capable selon elle de mobiliser jusqu'à 100 milliards d'euros en Europe... J'ai donc dû bosser pour trouver le chiffre qui figure en catimini dans la première note stratégique. Le plan prévoit un investissement de dix milliards d'euros dont la moitié du secteur privé. L'Union européenne apportera pour sa part 30% du montant public soit 1,5 milliard d'euros!

Ce secteur, qui emploie 200.000 personnes directement en Europe et un million de manière indirecte (selon la commissaire, 800.000 selon les professionnels) pèse 10% du PIB européen, un enjeu majeur de 700 milliards d'euros!

«Je souhaite doubler notre production de puces informatiques, de sorte qu'elle atteigne près de 20 % de la production mondiale. Je veux que l’Europe produise sur son territoire plus de puces que les États-Unis n'en fabriquent chez eux. L'objectif est réaliste, si nous orientons bien nos investissements.» (Nelly Kroes)

 Elle n'a fait que reprendre les objectifs de l'AENEAS, l'association européenne des professionnels du secteur.



Ca ne vous parle pas les puces électroniques? Outre vos cartes de crédit ou de téléphone, elles seront précieuses pour la santé, par la sécurité alimentaire, pour l'agriculture, les transports, bref, dans toutes sortes de domaines de la vie de tous les jours des Européens.

Si on parvient effectivement à produire davantage que les Américains, l'Europe aura réussi un joli pari puisque le secteur est cadenassé entre les Etats-Unis et le Japon (pour faire simple).