La politique d'Abe au Japon est bonne pour l'Europe.
Le premier mot du président français, François Hollande, au Japon. Il fallait y penser! Vanter les charmes d'un pays certes puissant mais à la dette "Kolossale" - colossale dans sa version allemande - 160% du PIB, deux fois sa valeur annuelle, un record!
On peut discuter de la notion de dette dans le contexte mondial? OK, d'ailleurs le nouveau plan de bataille d'Abe, Premier ministre d'un pays qui en a changé très souvent ces dernières années, passées empêtré dans des résultats économiques en trompe-l'oeil, n'a pas encore suscité de critiques formelles des autres pays du G7. Les Britanniques ont grosso modo dit: On te surveille! Et le commissaire européen Olli Rehn, apôtre de la rigueur dans la gestion de la dette, a lui aussi simplement appelé à l'attention.
Il vous faut donc un autre chiffre? Celui des obligations d'Etat japonaises? Il est parlant parce que cela permet de comprendre l'état d'esprit japonais: 90% des obligations d'état japonaises sont détenues par des investisseurs japonais comme un sens aigu du sacrifice national. Seulement le problème, c'est que le cours de ces JBG a connu sa plus forte baisse la semaine dernière face aux liquidités que la Banque du Japon a injectées mi-mai... Elle a acheté 70% des nouvelles obligations...
La monnaie a pris une vilaine claque qui dope peut-être les exportations mais pour un temps limité.
Mais Abe ne démord pas de ses trois idées:
- relancer la croissance par la dépense (80 milliards dont 40% de grands travaux)
- agir pour faire baisser les taux et inviter les entreprises et les particuliers à dépenser sans compter
- et une réforme fiscale
Prochaine ambition de Abe? Doubler la TVA à 10% en octobre. Avant les fêtes de fin d'années, de plus en plus massivement envahies de produits technologiques qui sont aussi une spécialité japonaise, cela peut être un risque des plus audacieux... Si le Premier ministre en a terminé avec sa réforme fiscale, très attendue par les marchés...
Et puis, il lui faudra tenir ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale: réduire son déficit de moitié, hors coûts du service de la dette, au cours des cinq prochaines années, à mars 2016.
Enfin, il ne faut pas oublier ce chiffon rouge que l'on brandit régulièrement pour l'Allemagne: la pyramide des âges japonaise et son corollaire, le paiement des pensions...
Seulement Hollande est obligé de saluer le travail d'Abe: le Japon est le premier investisseur asiatique en France tandis que la France lui rend la monnaie en étant le troisième investisseur là-bas... Avec un coup à jouer dans le domaine du nucléaire...
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