vendredi 14 juin 2013

Industriels sur le départ: et si on généralisait le dispositif EDF?

I had a dream!

Fils de sidérurgiste opportuniste, venu en Lorraine pour "profiter" de l'essort de la sidérurgie dans cette région, j'ai aussi assisté à la lente agonie du secteur, avec une sorte de résignation quasi-générale jusqu'à ce que le numéro un mondial, M. Mittal, finisse par avouer qu'il allait quitter cette région sans accès à la mer où la tonne d'acier a un coût supplémentaire par rapport aux usines en bord de mer...

C'était sous Sarkozy! C'était sous Eric Besson, même, puisque les projets de "reclassement" européen ont commencé à être déposés sous sa conduite du ministère compétent.

Depuis... rien. Je veux dire, rien de positif pour la région qui continue à croire qu'il y a des alternatives à la fermeture annoncée par l'industriel, roi mondial de l'optimisation fiscale! Lisez bien: de l'optimisation fiscale! Il ne vole rien mais profite parfaitement des règles européennes et navigue de l'une à l'autre pour payer le moins d'impôts possible... Qui n'en ferait pas autant s'il en avait les moyens?

Ce matin, de la fenêtre de mon TER, comme tous les matins depuis près de vingt ans, je regardais ces usines rouillés. Gandrange, Uckange, Florange. Ces noms devenus connus en France. Et je me disais: que vont devenir ces sites? Rester là? Comme ça? Etre démontés? Dépollués? Par qui?

J'ai repensé à ma facture EDF. A ce petit pourcentage que tous les consommateurs paient chaque mois et qui DEVRAIT être consigné sur des comptes bancaires en vue du démantèlement des installations nucléaires à l'issue de leur durée de vie... D'accord, il reste à démontrer que cet argent n'aura pas été investie dans une stratégie de développement avant que le moment arrive mais restons sur le principe.

Ni gauche ni droite, ni même ces extrémistes déguisés en agneaux, n'ont la possibilité d'empêcher les industriels d'évoluer dans un univers mondialisé.

Alors, pourquoi ne pas généraliser l'obligation pour ceux qui s'installent en France, qui profitent des subventions publiques, qui emploient des milliers de personnes avant de les rejeter dans la nature comme nos voitures des tonnes de CO2, de consigner en France un montant en vue du démantèlement des infrastructures dont ils abandonnent la facture à la collectivité publique qui n'a plus les moyens de l'assumer.

Impossible? Pourquoi? A l'heure où l'on nous bassine sans pouvoir démontrer des progrès sur l'importance de l'écologie, ce principe aurait à la fois un fondement et un sens.

Impossible? Il existe des spécialistes qui sont parfaitement capables d'anticiper le coût d'un démantèlement industriel sur la base de retour d'expérience.

Ca n'empêchera pas les industriels de partir. Mais cela permettra à des "nettoyeurs" de voir le jour et aux sites de repartir sur de nouvelles bases.

On ne verra plus l'Etat abandonner des hectares de terrain pour un euro symbolique à une communauté d'agglomérations qui attendra elle-même que l'opinion publique ait oublié pour revendre les terrains sans avoir rien dépollué du tout... Comme ce sera le cas prochainement sur les futurs anciens terrains de la Base aérienne 128 de Metz-Frescaty, sacrifiée par Sarkozy quand la droite a perdu la Ville de Metz...

Même s'il y a fort peu de chance que l'Etat demande ensuite aux nouveaux propriétaires de prouver que leur terrain est sain. Comme en Belgique... Thierry Labro

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