mercredi 26 juin 2013

Pourquoi je crois que le Barroso - bashing est une stratégie d'Hollande

Le « Barroso bashing » continue de plus belle, titrait mardi à la mi-journée le très sérieux journal Les Echos.

Après le Sarkozy-bashing puis le Hollande-bashing, le président de la Commission européenne est donc la cible des risées, surtout sur les réseaux sociaux, une infime minorité de la population française, et au sein de l'état-major socialiste. Signe justement que les communicants de l'Elysée ont réussi leur coup, puisque ces moqueries répétées - anonées - par quelques-uns des cadres du PS ont une double vertu:

  • elles permettent au président français, dont la cote de popularité est toujours au plus bas bien qu'il n'ait lancé aucune réforme de fond, de souffler un peu
  • elles s'alignent avec les traditionnels clichés entendus sur l'Europe.

Sur ce dernier point, l'intérêt est même quadruple:

  1. Cela permet au président du Parlement européen, le social-démocrate allemand, Martin Schulz, d'exister un peu sur la scène allemande, où cet homme politique brillant sur la scène européenne ne "pèse" rien... Or les différents partis politiques majeurs en Europe ont jusqu'à la fin de l'année pour trouver un successeur au président de la Commission européenne, qui devra ensuite, lors des trois derniers mois avant les élections européennes de mai prochain, battre la campagne européenne...
  2. Cela permet de tenter de torpiller une nouvelle candidature de M. Barroso à un moment où d'autres candidats hésitent toujours à sortir du bois trop tôt... Du coup, quand les spéculations reprennent, cela peut toujours donner l'impression de désordre chez les conservateurs, première force politique d'Europe...
  3. Critiquer l'Union européenne et sa figure marquante - au moins plus marquante que le président du Conseil, Herman Van Rompuy, secrétaire général des chefs d'Etat et de gouvernement - et s'aligner à la fois sur le Front de gauche et sur le Front national de Marine Le Pen, cela affaiblit encore la droite française, qui sera systématiquement confrontée au bilan de l'UE face à la crise économique...
  4. Enfin, d'un strict point de vue national, comme le prédisent les analystes, même si les ministères mettent tout leur poids pour que soient créés des emplois d'avenir, les résultats ne seront pas bons en fin d'année. Préparer le terrain français à la critique de l'UE, c'est aussi pouvoir, en fin d'année, quand la Commission européenne dira que cela ne va pas ainsi, de faire en sorte que son message ne soit pas entendu...
Autant dire qu'on n'a pas fini de manger du Barroso-bashing...

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