mercredi 14 août 2013

La croissance, la croissance, la croissance... mais demain?

L'été de tous les dangers. Une image gommée officiellement aujourd'hui par la France mais aussi par tous les Etats membres de l'Union européenne puisque sortent les statistiques européennes unifiées...

La zone euro est  officiellement sortie de récession au deuxième trimestre en enregistrant un  produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,3%, a indiqué mercredi l'office  européen des statistiques Eurostat en publiant une première estimation de cet  indicateur. C'est mieux qu'attendu: les analystes tablaient initialement sur un PIB en  hausse de 0,2% sur la période d'avril à juin, après six trimestres consécutifs  de repli correspondant à la plus longue phase de récession de l'histoire de la  zone euro.

Après quelques années à redouter le pire, d'un point de vue économique, c'est encore en plein milieu des vacances que vient cette bonne nouvelle à prendre avec des pincettes.

Les rois du Hollande-bashing préviennent déjà que l'on verra bien, plus tard, les statistiques consolidées.

D'autres que Hollande n'a rien à voir là dedans puisque le chiffre de la croissance est intimement lié au comportement de l'économie allemande qui, comme d'habitude, caracole en tête - et ce sera le principal argument de campagne de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui devrait ainsi profiter de ce rayon de soleil attendu! Mais il y a dans le chiffre allemand un petit élément différent de celui que l'on entend régulièrement: l'Allemagne tire cette croissance principalement d'une augmentation de la consommation EN Allemagne. En opposition à cette croissance tirée par des exportations records...

Et puis, loin de considérations politiciennes de comptoir, il y a aussi ceux qui savent que la croissance en elle-même ne résoud rien. C'est une bonne nouvelle et seulement cela. Pour qu'elle soit vraiment intéressant, il faut qu'elle soit nettement plus élevée, car il n'y a qu'à cette condition qu'elle sera créatrice d'emplois.

Or, c'est là que le bat blesse, en France, avec près de 28.000 emplois salariés perdus au deuxième trimestre...

La veille déjà, le patron des sociaux-démocrates au Parlement européen avait réagi:

Hannes Swoboda, president of the Socialists and Democrats Group in the European Parliament, commented on the figures:

"There are some feeble signs of growth in the eurozone, but we should not be overly optimistic. Only the creation of jobs will generate sustainable long-term growth. Growth without jobs will not last and is not acceptable for the people of Europe who face falling living standards and continuing uncertainty.


"An economic recovery without new jobs – in old and new industries – will only be a short-lived upward blip in a continuing downward spiral. We need a genuinely effective employment policy instead, to get people into decent, long-term jobs."

Mais là encore, cela renvoie à ce petit ouvrage commis à l'automne dernière à partir des journées sociales du Luxembourg. Orateur invité: Philippe Maystadt et Jean-Claude Juncker. Deux figures européennes dont on entend rarement contester les vues et qui, à cette occasion, ont insisté sur la notion de "croissance durable". La durabilité s'acoquinant pour l'occasion tant de la notion temporelle (qu'elle dure) que de la notion de gestion (qu'elle intègre une utilisation rationnelle et intelligente des ressources européennes et mondiales).

En me préparant ce matin à lire tous les commentaires sur ces nouvelles économiques un peu plus réjouissantes que les quatre ou cinq étés passés, je ne peux m'empêcher de rêver que ces deux Européens soient un peu mieux entendus...

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