La zone euro est officiellement sortie de récession au deuxième trimestre en enregistrant un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,3%, a indiqué mercredi l'office européen des statistiques Eurostat en publiant une première estimation de cet indicateur. C'est mieux qu'attendu: les analystes tablaient initialement sur un PIB en hausse de 0,2% sur la période d'avril à juin, après six trimestres consécutifs de repli correspondant à la plus longue phase de récession de l'histoire de la zone euro.
Après quelques années à redouter le pire, d'un point de vue économique, c'est encore en plein milieu des vacances que vient cette bonne nouvelle à prendre avec des pincettes.
Les rois du Hollande-bashing préviennent déjà que l'on verra bien, plus tard, les statistiques consolidées.
@ThierryLabro A vrai dire Hollande n'a rien grand chose à voir dans tout ça. Ni quand ça baisse, ni quand ça monte... #présidentialismeD'autres que Hollande n'a rien à voir là dedans puisque le chiffre de la croissance est intimement lié au comportement de l'économie allemande qui, comme d'habitude, caracole en tête - et ce sera le principal argument de campagne de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui devrait ainsi profiter de ce rayon de soleil attendu! Mais il y a dans le chiffre allemand un petit élément différent de celui que l'on entend régulièrement: l'Allemagne tire cette croissance principalement d'une augmentation de la consommation EN Allemagne. En opposition à cette croissance tirée par des exportations records...
— Bodnic (@winmylife) August 14, 2013
Et puis, loin de considérations politiciennes de comptoir, il y a aussi ceux qui savent que la croissance en elle-même ne résoud rien. C'est une bonne nouvelle et seulement cela. Pour qu'elle soit vraiment intéressant, il faut qu'elle soit nettement plus élevée, car il n'y a qu'à cette condition qu'elle sera créatrice d'emplois.
Or, c'est là que le bat blesse, en France, avec près de 28.000 emplois salariés perdus au deuxième trimestre...
La veille déjà, le patron des sociaux-démocrates au Parlement européen avait réagi:
Hannes
Swoboda, president of the Socialists and Democrats Group in the European
Parliament, commented on the figures:
"There
are some feeble signs of growth in the eurozone, but we should not be overly
optimistic. Only the creation of jobs will generate sustainable long-term
growth. Growth without jobs will not last and is not acceptable for the people
of Europe who face falling living standards and
continuing uncertainty.
"An
economic recovery without new jobs – in old and new industries – will only be a
short-lived upward blip in a continuing downward spiral. We need a genuinely
effective employment policy instead, to get people into decent, long-term
jobs."
Mais là encore, cela renvoie à ce petit ouvrage commis à l'automne dernière à partir des journées sociales du Luxembourg. Orateur invité: Philippe Maystadt et Jean-Claude Juncker. Deux figures européennes dont on entend rarement contester les vues et qui, à cette occasion, ont insisté sur la notion de "croissance durable". La durabilité s'acoquinant pour l'occasion tant de la notion temporelle (qu'elle dure) que de la notion de gestion (qu'elle intègre une utilisation rationnelle et intelligente des ressources européennes et mondiales).
En me préparant ce matin à lire tous les commentaires sur ces nouvelles économiques un peu plus réjouissantes que les quatre ou cinq étés passés, je ne peux m'empêcher de rêver que ces deux Européens soient un peu mieux entendus...
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